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1001 classiques
5 décembre 2011

La pêche aux avaros de David Goodis : ISSN 2607-0006

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"La souffrance pourpre des désirs impossibles" : "C'était une eau calme, grise, veinée de vert aux endroits où la lumière perçait un rideau de nuages plombés. L'homme leva les yeux et regarda en grimaçant le ciel hostile. Un énorme nuage sombre se frangeait d'or pâle, très haut dans le ciel. Il espéra que le ciel finirait par se dégager. Puis sa tête disparut sous la surface et il se mit à couler". Après avoir failli se noyer, Jander réchappe à des marécage pestilentielles grâce à l'aide de Vera. Là dans un lieu désert et solitaire, Jander découvre progressivement des hommes vivant cachés et à couteaux tirés au sens propre comme au figuré : Pourquoi se cachent-ils ? Pourquoi cherchent-ils à s'entretuer ? Qui est Véra ?

Peu à peu les éléments du puzzle se mettent en place, sans recherche de réalisme... Au contraire, à bien y réfléchir, car ce n'est pas ce qui au premier abord ressort, les événements extravagants et les coïncidences se multiplient, mais pour mieux créer un monde angoissant. C'est non seulement un huis clos avec peu de protagonistes et avec des personnages secondaires peu développés, mais aussi un monde étrange, peu compréhensible qui s'offre à nos anti-héros... un univers mystérieux et opaque.

Sorte de huis clos étouffant, le monde de Goodis est désespéré et sans issu pour ses personnages. La fin brutale ne laisse aucun échappatoire à ces individus marginaux et peu favorisés par le destin. Aucun pathos, mais la réalité brutale et triviale : Jander est un petit fonctionnaire, harcelé par sa mère et sa soeur, qui aime sans espoir de retour... Véra ne pourra être sauvée... La mort et la solitude hantent tous ces personnages. "Ils étaient seuls au monde dans la brume pourpre. Il avait le sentiment qu'elle lui parlait, mais ce n'était pas avec des mots. C'était plutôt une sorte de sanglots silencieux, l'angoisse qui se dissimule derrière les larmes". Reflet de la vie infortunée de l'auteur, les personnages de Goodis donnent une vision sans concession du monde : ce n'est pas l'intrigue qui importe mais une atmosphère glauque et sinistre, dont l'esthétique rappelle celle, cinématographique, d'un David Lynch...

challenge de Titine, "romans noirs des années 50"

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Commentaires
M
@ Neph : J'espère que ça te plaira car je n'ai aps trop souligné les maladresses qu'il pouvait y avoir dans ce roman... Cependant, je suis sûre d'en lire d'autres de cet auteur car son atmosphère noir me plaît beaucoup...<br /> <br /> @ Lewerentz : C'est grâce au challenge de titine que je sors un peu des sentiers battus ! Je ne connaissais pas cet auteur et pourtant étrangement nombres de ses romans ont été adaptés.
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L
Tu m'as mis l'eau à la bouche; ça a l'air rudement bien. En plus, je ne connais pas du tout cet auteur.
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N
Voilà un auteur que je ne connais pas du tout ! Si j'en croise un un de ces quatre, j'irais désormais les yeux fermés ! Tu m'as convaincue !
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M
@ titine : je compte bien en lire un autre... quand j'en aurai fini avec mon dilemme !<br /> <br /> @ Niki : J'ai vraiment aimé et je vais en lire d'autres de cet auteur et des polars des années 50...<br /> <br /> @ Claudia : tant mieux ! J'ai été agréablement surprise car il n'y a pas de privé caricatural. c'est un univers violent et étrange, avec plein de rebondissement même si je n'en parle pas... ni des répétitions oup ! Je me suis laissée aveuglée !
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C
Tu avais dit que tu allais te mettre à Goodies et je vois que ça y est et que la rencontre est réussie! Moi aussi tu me donnes envie de lire celui-ci!
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