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30 avril 2011

Miss Potter de Chris Noonan : ISSN 2607-0006

Miss Potter (2006) - trailer

Pourquoi la biopic Miss Potter commence sur un gros plan d'une main dessinant des aquarelles ? C'est parce qu'on va nous parler d'une artiste que vous connaissez certainement... Londres, 1902. Dans la société victorienne, Beatrix est une femme solitaire, vivant dans un monde imaginaire, qu'elle a cultivé dès l'enfance, constitué d'animaux, qu'elle considère comme ses amis et avec qui elle dialogue. Une femme célibataire qui court les maisons d'édition et qui ne songe pas à se marier suscite le mépris des éditeurs qui pensent que ses "livres à lapin" sont un art mineur. En outre, dès l'enfance elle est vouée au mariage comme toutes les femmes de son rang : " toutes les filles se marient", dit sa mère avec qui elle luttera pour s'imposer. Mais comme dans les contes de fée, le prince charmant apparaîtra bientôt sous les traits de Norman Warme ( Ewan Mc Gregor) pour changer le destin de Beatrix Potter.

Miss Potter présente une galerie de personnages bien croqués : les parents Potter sont l'incarnation d'une riche bourgeoisie, imbue d'elle-même. Helen Potter n'est d'ailleurs pas sans rappeler les mères hystérico-maniaques des romans de l'ère victorienne qui souhaitent à tout prix trouver le gendre idéal, c'est-à-dire richement doté. A l'opposé de ces représentants de la société bien pensante surgissent Millie Warme (Emily watson) une originale célibataire et Norman, magnifiquement joué dans ce rôle inattendu par Ewan Mc Gregor, à l'air imbécile, attentionné, mais finalement audacieux ! Les personnages sont caricaturaux mais non dénués d'humour comme la série de supides prétendants, dont un hennissant et chevalin à souhait.

"Ecrire les premiers mots d'une histoire est un moment délicieux" : cette biopic met aussi le travail de l'artiste en valeur, la montrant exigeante, et visitant même les imprimeries où elle supervise l'impression de ses livres. Surtout, le film rend hommage à l'imaginaire et l'imagination de Miss Potter :  les dessins s'animent, comme dans Neverland - biographie de Barry - l'imagination enfantine est très importante, on voit sous nos yeux, l'inanimé prendre vie ; la calèche des parents de Beatrix, se transforme en carosse de cendrillon tiré par six souris... Évidemment le charme de ce film est aussi de présenter de magnifiques paysages anglais, une large part étant donné à la nature car Miss Potter décide d'arracher des arpents de la campagne anglaise des mains de promoteurs peu scupuleux. Ca a l'air niais et sentimental, mais c'est frais et pétillant : Miss Potter est aussi une femme de caractère, une artiste avant-gardiste, qui a su défendre ses idées dans un monde masculin et bienséant.

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 Avez-vous déjà lu Miss Potter ? Vous connaissez au moins ses dessins anthropomorphiques de lapins, de chats, de souris portant "redingote et cravate blanche" qui sont délicieux. Inspiré d'une fable d'Esope, Petit-Jean des villes, est une réécriture d'une fable dont chaque page est illustrée : "Petit-Louis l'accueillit à bras ouverts.

- "Vous arrivez au meilleur moment de l'année ! Laissez-moi vous préparer une galette aux fines herbes : nous la mangerons au soleil.

- Hummm ! Ne fait-il pas un peu humide, dit petit Jean. Il portait sa queue sous le bras, pour qu'elle ne traine pas dans la boue". Loin du classicisme d'un La Fontaine, Beatrix Potter sait rendre son histoire charmante par des petits détails renvoyant à l'ère où elle vivait...

Miss Potter, de Chris Noonan, 2007, 92 min, avec Renée Wellweger, Ewan Mc Gregor, Emily Watson...

 Potter, Petit-Jean des villes, Gallimard, Bibliothèque de Pierre Lapin, 58 p.

Challenge back to the past, organisé avec Lou, spécial tea cup !

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27 avril 2011

Shakespeare in love de John Madden : ISSN 2607-0006

Shakespeare en quelques dates : Ce qui est frappant dans les biographies de Shakespeare ( biographie présentée par Dominique et sur le site du Larousse), c'est que finalement, on ne sait qu'assez peu de choses sur cet auteur... Né en 1564 à Stratford, il est le fils d'un gantier, un riche bourgeois mais qui a connu des revers de fortunes. Les premières années sont mystérieuses. Alla-t-il à l'université ? Qu'a fait Shakespeare de 1582-1592 ? Pendant ces années, appelées les "années perdues", on a supposé qu'il a fait ses débuts de comédien chez Hesketh un riche propriétaire terrien. En 1582, il se marie avec Anne Hattaway et en 1656, ses premières pièces furent jouées.  Les compagnies arrêtèrent de jouer vers 1692 à cause des épidémies de peste. Le succès de Shakespeare ne cesse de croître et sa troupe du Chambellan devient membre des comédiens du roi. Copropriétaire du Globe, il écrit des comédies, des tragédies et des pièces historiques et ne cesse d'écrire qu'en 1613. Ses pièces sont souvent d'un genre inclassable, mêlant comédie et tragédie, et évoluant vers une esthétique baroque : " nous sommes de l'étoffe des rêves et notre petite vie est entourée de sommeil".

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"Totus mundus agit histrionem" ( Petrone). Dans l'ouvrage écrit par François Laroque, très bellement illustré, pour brosser le portrait de ce dramaturge élizabéthain, il aborde divers thèmes, développe le contexte historique qui a largement nourri l'oeuvre de Shakespeare : croyances et folklore populaire affleurent dans les oeuvres shakespeariennes. Les fêtes de la Renaissance, données lors des grandes fêtes du calendrier ou de la venue de la Reine, à l'occasion des banquets en hiver et fantômes, surnaturel, sorcières hantent l'univers du grand dramaturge. A cette époque se développe aussi toute une mythologie monarchique : bien qu'Elizabeth I ( 1558-1608) ne soit pas évoquée dans les pièces de Shakespeare, elle instaure une esthétique propre à Londres en pleine expansion. Mais dès 1613, un climat de décadence se développe sous Jacques I.

"Shakespeare in love" - Official Trailer

Shakespeare in love : on le voit, l'imagination des critiques est fertile ainsi que celle des réalisateurs : J. Madden imagine à partir de ces années perdues, une bluette sentimentale entre le dramaturge et une jeune femme aristocrate. C'est de cet amour impossible, car Viola est promise au duc de Wessex, que serait née la pièce Roméo et Juliette.

Si vous voulez connaître les moeurs d'un théâtre de l'époque élizabéthaine, regardez cette comédie romanesque aux reconstitutions très réalistes. Le réalisateur évoque les problèmes d'attribution des textes, avec le travail de Marlowe et Shakespeare, mais aussi les conditions de vie des acteurs :  rivalités entre théâtres, apprendre des rôles avec des dialogues qui changent, les rôles féminins joués par des jeunes garçons, l'importance de plaire au public et la reconstitution du globe... Une mention spéciale doit être faite pour les costumes extravagants et éclatants. Les scènes de duel attendues, les fêtes dans les chateaux avec intervention de saltimbanques appartiennent aux moeurs de l'époque mais la trame en elle-même est peu crédible de même que la mort de Marlowe expliquée d'une manière farfelue. Ce film est lyrique, comique, tragique, à l'image d'une des pièces les plus célèbres de Shakespeare Roméo et Juliette, dont sont mis en scène des passages entiers grâce à une mise en abîme. Cette comédie est un beau témoignage et un hommage à Shakespeare, bien que l'intrigue romanesque soit des plus fantaisistes...

Shakespeare, Comme il vous plaira, Découverte Gallimard, François Laroque, 185 p.

"La vie de Shakespeare", le Magazine littéraire, Par Louis Lecoq, p. 20-22.

Shakespeare in love, de John Madden, avec Firth Collins, Ben affleck, Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, (118 min).

Challenge back to the past, organisé avec Lou, special tea cup.

Challenge shakespeare, organisé avec claudia.

24 avril 2011

Mary Reilley de Frears : ISSN 2607-0006

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Il semblerait que dans l'imaginaire ou la réalité, l'ère victorienne si austère ait enfanté de nombreux monstres. Adapté d'un livre de Valérie Martin, Mary Reilly revisite le mythe du docteur Jekyll et Mister Hyde, en inventant de nouveaux protagonistes à l'histoire de Stevenson et une histoire romanesque entre le docteur Jekyll et une domestique. Comme le titre éponyme du film l'indique, le personnage principal de ce film est Mary Reilly, une servante au service du docteur. Elle suscite son intérêt par sa douceur et sa bonté, contrastant avec une enfance des plus noires et des plus sombres.

Mary Reilly joue clairement sur le thème de la dualité : les séquences sont savamment orchestrées entre des intérieurs beaux, luxueux et lumineux où se meut Mary tandis que les extérieurs sont emplis de brouillard, de grisaille et le laboratoire de Jekyll est poussiéreux et sombre. La dimension sanglante, proche parfois du grand guignolesque, ajoute une touche de terreur dans des visions parfois cauchemardesques. Cette dualité apparaît évidemment dans la lutte entre le bien et le mal que livre le docteur Jekyll, avec lui-même faisant échos aux idées baudelairiennes de l'aspiration entre le ciel et l'enfer et que la "vraie beauté est dans la corruption" : " je suis la plaie et le couteau", dit le docteur Jekyll, citant ainsi un des poèmes de la douleur et du dédoublement des fleurs du mal.

Si le film de Fleming met l'accent sur les métamorphoses et la face noire de Hyde, ici Jekyll incarne la dualité de l'homme. "Je ne pense pas que ça existe des actes sans conséquences", affirme Mary Reilly, s'efforçant de respecter les convenances et la place qui lui revient. Film américain, il est très britannique par la place donnée à la vie des domestiques, avec un butler typique. Ce film souffre parfois du grand-guignolesque et d'un Hyde pas très convaincant. Une oeuvre originale mais pas inoubliable....

Mary Reilley, Stephen Frears, (1996) avec Julia Roberts, Malkovitch

Challenge back to the past, organisé avec Lou (option tea cup), et son avis.

Mary Reilly - Trailer

23 avril 2011

Le Rhin, lettres à un ami de V. Hugo : ISSN 2607-0006

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"L'esprit de tout rêveur chausse les bottes de sept lieues" (préface) : V. Hugo écrit sa première lettre sur son voyage près du "rhenus superbus" en 1838, lors d'un périple avec J. Drouet qui va l'amener jusqu'en Allemagne, puis un deuxième voyage en 1839 l'amène en Suisse. "Que faire sur la banquette d'une diligence à moins qu'on regarde ?", écrit V. Hugo à son ami. Et V. Hugo ne cesse d'observer ce qui l'entoure, il loue la beauté des paysages tout en racontant mille anecdotes anodines, faisant la peinture en mouvement des gens, des villes, de la nature...

Ce qui étonne, c'est que le voyage est plus temporel que spatial : les descriptions de monuments sont souvent austères, précises et techniques. Transepts, absides, nefs, vitraux, rien n'est épargné aux lecteurs. L'évocation d'un nom historique entraine un inventaire aride d'hommes historiques. Citations, listes de noms, de villes, on retrouve dans le style épistolaire l'esthétique de ses romans. Mais la pesanteur des listes érudites est allégée par d'amusantes anecdotes notamment celle de la tradition des pourboires ou elles se font parfois poétiques car "la marche berce les rêves" : " le Rhin lui-même semble s'être assoupi ; une nuée livide et blafarde avait envahi l'immense espace du couchant au levant ; les étoiles s'étaient voilées l'une après l'autre ; et je n'avais plus au-dessus de moi un de ces ciels de plomb où plane, visible pour le poète, cette grande chauve-souris qui porte écrit dans son ventre ouvert: melancholia".

Mais V. Hugo (Une exposition virtuelle est consacrée à V. Hugo sur le site de la BNF) est bien un homme de son temps, le chef de file des romantiques. Son intérêt pour les ruines, les légendes anciennes et le passage du temps sont des thèmes typiquement romantiques. De même, l'importance de la nature ou la dimension fantastique de certaines descriptions, lors de la découverte du tombeau de Hoche, découverte dans le clair de lune à Weiss Thurm, reflètent l'engouement des Romantiques pour l'ailleurs, le surnaturel... Plus il s'approche du Rhin, plus les lignes sont hantées par des présences invisibles, les légendes de la dame blanche, de la tour des rats de Falkenstein...

Baudelaire disait de Victor Hugo ( Réflexions sur quelques-uns des mes contemporains, 1861) : "L'excessif, l'immense sont le domaine naturel de V. Hugo ; il s'y meut comme dans son atmosphère naturel". C'est effectivement des descriptions grandioses qui de dégagent de ces lettres, dépassant largement le cadre d'un simple récit de voyage, avec une évocation de l'histoire passée et présente. Ces lettres nous livrent un beau voyage dans le temps et l'espace, tout en savourant le style si particulier d'un poète, romancier et dramaturge représentatif du XIXeme siècle.

Hugo, Le Rhin, lettres à un ami, Le voyage littéraire, François Bourin éditeur, 564 p.

Autres oeuvres : Les travailleurs de la mer, Ruy Blas,

Merci BOB pour ce partenariat ainsi que les éditions François Bourin

22 avril 2011

Il ne faut jurer de rien adapté par Eric Civanyan : ISSN 2607-0006

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Dans la même veine que ses pièces à proverbe comme On ne badine pas avec l'amour de Musset, Il ne faut jurer de rien est une courte comédie, mettant en scène un jeune libertin Valentin, qui dédaigne le mariage. "Prétends-tu que toutes les femmes soient fausses et que tous les maris sont trompés ?", lui demande son oncle Van Buck, qui espère le voir épouser la jeune et riche  Cécile de Mantes. Valentin ne croit plus en l'amour et parie qu'il séduira Mlle de Mantes en huit jours : cela prouvera sa légèreté, confirmant ainsi sa méfiance envers les femmes. Ce pari amène des situations farfelues. Mêlant scènes comiques grâce à des fantoches comme la baronne, mère de Cécile, toujours accompagnée d'un sot abbé, et scènes lyriques, Musset aborde l'éternelle question de l'amour et du mariage. Qui de l'oncle ou de Valentin aura raison ?

Civanyan en fait une bonne grosse comédie : le choix des acteurs, Gérard Jugnot et J. Dujardin, annonce d'emblée la couleur. Il ne faut pas rechercher la fidélité au texte bien que certaines répliques de Il ne faut jurer de rien et celles de Badine parsèment les dialogues dans un langage moderne. Tout en développant les personnages secondaires, il reprend la trame principale à laquelle il ajoute aussi une dimension historique faisant même intervenir le Baron Haussmann. Ce film énergique n'est d'ailleurs pas dénué d'une certaine couleur historique. La comédie tire vers la farce avec un comique gaillard : le réalisateur met l'accent sur la débauche de Valentin et de toute la société par la même occasion. Les personnages semblent issus du répertoire moliéresque : l'oncle est transformé en monomaniaque avare, tandis que l'abbé a des airs de Tartuffe. Tous les traits de caractère sont grossis, avec une baronne atteignant le comble du ridicule. Entre classicisme et modernité, cette comédie dynamique, sans nuance, manque quelque peu de subtilité et tombe trop facilement dans l'humour grivois...

Il ne faut jurer de rien, Civanyan, 2005, Mélanie Doutey, Gérard Jugot, Jean Dujardin.

Challenge back to the past, organisé avec Lou.

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19 avril 2011

Beaumarchais , l'insolent de Molinaro : ISSN 2607-0006

Beaumarchais, l'Insolent - Trailer

Librement adaptée d'une pièce de Sacha Guitry, la comédie d'Edouard Molinaro retrace le destin d'une personnalité emblématique du siècle des Lumières. C'est cet aspect qui est développé dans ce rafraichissant biopic. Appelé "brillant écervelé" par Voltaire, Beaumarchais ( les essentiels littérature sur le site de la BNF présente l'auteur) a fait preuve d'une activité prodigieuse pas toujours connue, son nom étant surtout attaché à la trilogie du barbier de Séville. Ce film dévoile des aspects méconnus de sa vie comme son rôle d'agent secret ou de trafiquant d'armes. "il a préféré "sa vie à son oeuvre" : dommage que la représentation scénique de ses pièces soient souvent tronquées car elles sont significatives de son brillant langage mais elles ne sont guère mises en avant...

 On nous fait le portrait d'un homme ancré dans son temps. l'époque transparaît clairement  et le contexte pré-révolutionnaire est bien rendu : Beaumarchais, magistrat, n'hésite pas à critiquer les lettres de Cachets, tout en s'asseyant insolemment sur le bureau du juge, ses pièces se rient des nobles...  Ses nombreux séjours en prison montrent à quel point Beaumarchais est irrévérencieux. A l'image de la vie de Caron, le film ne manque pas de rythme : les scènes théâtrales, s'enchaînent et on passe d'un tribunal à un duel, des prisons de Londres aux planches françaises... La distribution est impressionnante, rassemblant de nombreux acteurs connus du cinéma français, cependant on peut déplorer certains choix de casting : malgré toute sa verve, Luchini ne fait pas oublier son habituelle diction et son jeu d'acteur : on ne dirait pas Beaumarchais, mais Luchini déguisé en Beaumarchais. Ce film reste toutefois une biographie légère,  les préoccupations philosophiques restant secondaires, le parti pris du réalisateur étant bien de montrer l'insolence de ce célèbre dramaturge, qui après tout est aussi une forme de liberté.

En + : Les bonus sont très intéressants en ce qui concerne la fabrication d'un film d'époque : dans "architectes de l'éphémère", les décorateurs expliquent leur rôle, comment rendre la patine du temps. Quels costumes ? Quels carrosses ? Tous les détails sont pensés pour le plus vif plaisir de nos yeux !

Beaumarchais l'insolent, Molinaro, avec Michel Serrault, J.C. Brialy, Jean Yanne, J. Weber, F. Luchini...

challenge back to the past, organisé avec Lou.

19 avril 2011

Hippolyte Bernheim, un destin sous hypnose de Cathy Bernheim : ISSN 2607-0006

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 "Le pouvoir de l'idée suggérée" : Hypnos est le dieu du sommeil, fils de la nuit qui procure aux hommes le repos et les rêves aimables. Mais grâce à quelques éminents scientifiques, on se demande si cet endormissement provoqué qu'est l'hypnose peut avoir des valeurs curatives : Cathy Bernheim, arrière petite-nièce d'Hippolyte, nous retrace son portrait en commençant par son enfance à Strasbourg qui est très traditionnelle. Ce qui l'est moins, ce sont les connaissances qu'il a apportées dans les domaines des sciences à une époque où elles évoluent de manière spectaculaires.

Après le Second Empire, en pleine vogue ésotérique avec Mesmer et le magnétisme animal, on voit comment la médecine pas si éloignée de celle d'un Dafoirus de comédie, devient une science exacte. "La médecine n'est pas un art, mais une science". Et c'est la marche de la science exacte, que devient le milieu médical, que nous décrit avec une plume agréable C. Bernheim, en s'appuyant sur des lettres de scientifiques et sur des rapports de la commission de l'Académie royale de Médecine.

C'est grâce à des visites chez A. Thiebault, pionnier du genre, que H. Bernheim va utiliser la thérapeutique hypnotique. Il a écrit de nombreuses analyses comme Hypnotisme, suggestion, psychothérapie (1891). Il évoque différents cas pour montrer la véracité de ses théories qui ouvrent les portes de la psychotérapie en montrant le lien entre physique et psychisme :"Incarner l'idée de sensation réelle". Les anecdotes sur l'affaire de la malle sanglante, l'exemple d'Anna Von Lieben (patiente de Freud), ou l'affaire Chambige montrent l'importance de l'hypnose et les illustrations concrètes comme dans Cinq leçons de psychanlyse permettent de mieux appréhender le travail de H. Bernheim.

Le contexte est longuement développé dans une prose simple et agréable à lire, sans jargon. Elle dresse une large peinture de la société pour mieux souligner la difficulté d'imposer des idées innovantes, tout en relatant parallèlement la querelle de l'hystérie qui a opposé Charcot et Bernheim. sans faire un portrait dithyrambique, C. Bernheim, par cette première biographie consacrée à H. Bernheim, lui redonne une place dans l'histoire des sciences aux côtés de Charcot et de Freud. Une biographie éclairante aussi bien sur une époque que sur l'homme....

 Berheim Cathy, Hippolyte Bernheim, un destin sous hypnose, JBZ et cie, 240 p.

 Merci BOB pour ce partenariat ainsi qu'aux éditions JBZ et cie.

17 avril 2011

back to the past : le récapitulatif : ISSN 2607-0006

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Voici un billet récapitulatif du challenge Back to the past. Merci de bien laisser vos liens par ici. J'ajoute dans la colonne de droite de mon blog, une catégorie "challenges" où apparaît ce lien et  vous pouvez retrouver les logos.

Lou a aussi créé pour vous un groupe FB Back :

"Si ce billet salon de thé est ouvert pour pouvoir aussi discuter des films et séries pendant que vous les regardez (avec spoilers et réactions à chaud évidemment), vous êtes également invités sur le groupe Face Book du challenge, que je viens tout juste de créer : Le groupe FB Back to the Past."

Un challenge organisé avec Lou.

Back to the Past, le bilan :

ROYAUME UNI

 

- An ideal husband : céline, Lou

- Brave Heart : Aymeline

- Daniel Deronda - BBC: Titine,

- Downton Abbey - BBC (2010),  : Maggie, Lou, titine

- Emma (1996) : Sabbio, Emma (2009) : Eiluned, Aymeline,

- Elizabeth, L'âge d'or : maggie

- Frankenstein : Maggie

- le discours d'un roi : Miss Alfie

- Miss Potter : Maggie

- Mary Reilly : Maggie

- Les Tudors (série), : Margotte, Saison 5 Margotte.

- le discours d'un roi : Sabbio

- L'éventail de Lady Windermere : titine

- Les piliers de la terre, Miss alfie

- Neverland : Lou

- North and south : Eiluned

- Pride and Prejudice : Eiluned, Orgueil et préjugés version 2005 : miss Alfie

- Raison et santiments : Aymeline

- Retour à Howards End : Céline,

- Shakespeare in love : Maggie

- The duchess : Margotte

 

ITALIE

- Casanova : Karine

- Le Guépard / Il Gattopardo (1963) : Sabbio,

 

Hongrie

- La comtesse : Margotte.

ETATS-UNIS

-The age of innocence : Choupynette

- The house of mirth : Maggie

- Pale Rider : Pascale.

CANADA

- Iron road : Jainaxf

FRANCE

- Beaumarchais, l'insolent : Maggie

- Contes et nouvelles de Maupassant, Margotte.

- Il ne faut jurer de rien : Maggie

- Impromptu : Maggie

- Le Nom de la rose : Choupynette

- Marie-Antoinette : Sofinet

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16 avril 2011

Le miroir et Kerfol et autres histoires de fantômes d'Edith Wharton : ISSN 2607-0006

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Surnommée "l'ange de la dévastation", Edith Wharton (biographie Alalettre.com) est hantée par un sentiment d'obscurité qu'elle explique par une anecdote, racontée dans un fragment autobiographique inédit. A l'âge de neuf ans, elle attrapa la fièvre typhoïde et resta allitée pendant des semaines, entre la vie et la mort. Elle séjournait alors dans la Forêt noire. La lecture de contes de voleurs et de fantômes provoquèrent une rechute sur la convalescente impressionnable. Si la vie amoureuse malheureuse d'Edith Wharton transparaît dans le destin de ses héroïnes, ses nouvelles fantastiques distillent une angoisse qui prend ses racines dans son enfance. Cette sombre menace apparaît dans le recueil Kerfol et autres histoires de fantômes, qui comprend certaines nouvelles publiées dans Le triomphe de la nuit*.

" L'ensorcelé" : "Quelque chose ne tourne pas rond chez nous. Voilà tout. [...] On a jeté un sort sur Mr Rewtledge", déclare sa femme. En effet, son mari Saul avoue rencontrer le fantôme d'une femme qu'il a aimée dans sa jeunesse avant de rencontrer Prudence mais morte subitement, Venny Brand. Sa femme déclare avoir vu le fantôme devant le diacre et Sylvester Brand, père de jeunes filles. Le père décide de venir au prochain rendez-vous entre Saul et sa fille morte... "l'âme de qui pèche périra", "tu ne laisseras point vivre une sorcière", (la bible) : ces phrases sont gravées dans la maison des Rewtledge indiquant par là le puritanisme régnant, laissant affleurer  l'influence d'un romancier comme Hawthorne. L'énigme qui plane sur cette récit n'est pas entièrement levée, l'angoisse n'est pas non plus vraiment présente, mais dans cette nouvelle domine plutôt l'intérêt des convenances et de la morale, auréolés d'une aura mystérieuse...

 "Après coup" : Mrs Atlee est une vieille dame ennuyant sa nièce jusqu'au jour où elle évoque le fait qu'elle a fait du tort à Mrs Clingsland, une riche connaissance. Celle-ci, vieillissante, demande à Mrs Atlee, spirite à l'occasion, de lui donner des messages d'un amant qui est mort lors du naufrage du Titanic.  Commence une relation épistolaire avec cet amant... Mêlant histoire de revenants et angoisse du temps qui passe, E. Wharton arrive à allier la catastrophe du Titanic et une histoire de spiritisme, pour méditer sur l'amour d'une manière singulière.

Assez inégal, " la baie des trépassée" étant une nouvelle n'ayant comme intérêt que l'atmosphère, diverses influences se croisent dans ce recueil que ce soit l'influence gothique des soeurs Brontë ou celle fantastique de James. Avec James, Wilde, Wharton, naît le "gothique des affaires" où l'incertitude est suscitée par un monde se modernisant.

Wharton, Kerfol et autres histoires de fantômes, Livre de poche, 251 p.

Wharton, Le miroir, Folio 2 euros.

Autres romans : Le triomphe de la nuit, Les lettres, Xingu, Chez les heureux du monde, Les boucanières

challenge Edith Wharton organisée par Titine, site plaisir à cultiver.

Challenge de la nouvelle chez Sabbio ! (Novelliste en herbe)

* "Kerfol", "Les yeux" ...

15 avril 2011

Sarah Bernhardt vue par les Nadar, Préface de Pierre Spinekoff : ISSN 2607-0006

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"En ce temps sans beauté, seule encore tu nous restes, / Sachant descendre, pâle, un grand escalier clair, / ceindre un bandeau, porter un lys, brandir un fer,/ Reine de l'attitude, princesse du geste", écrit Edmond Rostand, qui comme tant d'autres auteurs peintres, photographes, ont été fascinées par "La divine", l'une des personnalités les plus marquantes du tournant du XIXeme siècle. Dans l'album de photographies Sarah Bernhardt vue par les Nadar, elle n'apparaît pas autrement que dans toute sa splendeur.

C'est en 1844 que naît Sarah Bernhardt (biographie Larousse) qui va conquérir les planches de Paris. Dans sa biographie qu'elle a elle-même romancée, elle apparaît toujours comme une femme volontaire et mystérieuse, extraordinaire. Après une vocation de religieuse née dans le couvent de Granchamp, elle est prise de passion pour le théâtre, passion qui ne se démentira jamais. En 1862, débute à la comédie française. Elle vole de succès en succès : 1872, Ruy Blas, 1874, Phèdre. elle mène une vie faite de scandales mais son génie et son talent éclate dans les photos et sur scène. Véritable personnalité de son époque, elle fait de nombreuses tournées triomphale en Amérique, en Angleterre. Superstitieuse et fantasque, elle s'entoure d'objets macabres allant dormir dans un cercueil. Extravagante, elle a serti une tortue de pierres précieuses. Femme fatale mais aussi courageuse, - sa devise est "quand même"- elle transforme l'Odéon en hôpital en 1870 et joue devant les soldats en 1914. Elle s'entoure d'artistes et rend célèbre Mucha. Des artistes comme Rostand lui rende hommage dans des poèmes. Elle-même sculpte et écrit ( ses mémoires intitulés Ma double vie, Les mémoires d'une chaise.). Elle incarne aussi Dona sol ou phèdre en 1874.  En 1916, infirme, amputée d'une jambe, elle repart en tournée en Amérique. Jusqu'à 68 ans, elle se donne corps et âme à son art, jusqu'à l'épuisement.

Seule ou avec d'autres acteurs, Les Nadars photographient Sarah dans des mises en scène théâtrales de Macbeth ou Gismonda, photographies accompagnées de poèmes qui ont chanté les beautés de l'actrice. De grande qualité, les images montrent la comédienne, tour à tour, en Médée, Hamlet, Gismonda. Ce beau livre rend hommage à une femme majeure de la scène française et à deux photographes de génie.

 Sarah Bernhardt vue par les Nadar, introduction de Spivakoff.

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