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1001 classiques
8 septembre 2010

Daisy Miller de Henry James : ISSN 2607-0006

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A côté des romans d'aventures d'un Jack London ou des romans "régionalistes" de L.M. Alcott, Henry James (biographie Larousse) développe des romans psychologiques où  le poids des conventions est omniprésent. Il décrit dans Daisy Miller le destin de deux jeunes héros : Winterbourne et Daisy. Leur rencontre en Suisse apparaît d'emblée sous le signe de l'opposition et du contraste : Winterbourne a les préjugés de sa classe tandis que Daisy semble indépendante et libérée. Aime-t-elle Winterbourne ?  "sembler", "paraître" sont des verbes qui conviennent parfaitement à l'héroïne éponyme, car à aucun moment les pensées de Daisy ne sont dévoilées laissant le jeune homme et le lecteur cerner le personnage de la jeune femme. Celle-ci pleine de contradictions ou capricieuse, ne rêve que de vivre entourée d'hommes et d'une société légère, ce qui est jugé inconvenant pour une jeune fille. Mais qui est vraiment Daisy Miller ? Est-elle victime de son caractère libérée, de son indépendance, de son manque d'éducation avec des parents complètement absents ou des préjugés ? Ainsi si on nous livre les atermoiements de Winterbourne, les pensées de Daisy Miller restent opaques...

Au fur et à mesure, le lecteur découvre que Daisy n'est pas si insensible à l'ostracisme qui la frappe mais le narrateur se tait et l'auteur reste dans le sous-entendu et le non-dit, laissant la psychologie du personnage impénétrable : Daisy Miller est un portrait de femme troublant et mystérieux à une époque où les rapports entre hommes et femmes sont inégalitaires. Sur fond d'opposition Europe / Amérique, Henry James brosse un destin individuel qui pose les questions de l'innocence et des préjugés : Daisy est-elle une femme émancipée ou est-elle innocente ? Cultivant une écriture du mystère, Henry James nous laisse juste apercevoir le portrait d'une femme ambiguë et mystérieuse et excelle à dépeindre la destinée d'une femme dans la deuxième moitié du XIXeme siècle.

James, Daisy Miller, Folio 2 euros, 106 p.

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Commentaires
M
Moi aussi à mon tour je viens de lire Daisy Miller cet été !
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M
Excuse-moi pour cette réponse tardive... mais j'ai quand même eu le temps d'aller voir ton billet sur Dino B. <br /> Pour l'instant, je n'ai lu que des nouvelles de James et j'aime beaucoup son style et effectivement, je pense que dès j'aurai un plus de temps (toujours le même refrain), je lirai TOUT James... Moi aussi cette nouvelle m'a beaucoup frappée surtout parce que Daisy reste mystérieuse et nous reste plus qu'à faire des hypothèses... comme dans la vie : sa psychologie est très subtile.<br /> Merci pour ton commentaire que j'apprécie : j'aime bien le fait que tu dises clairement tes goûts !<br /> A bientôt;<br /> Maggie
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D
Le tour d'écrou", "Daisy Miller", "Une vie à Londres", "L'élève", "Portrait de femme", "Reverberator"... autant de chefs d'oeuvre... <br /> <br /> Avec la longue vie dont nous disposons (en principe), je pense qu'il est sage d'essayer de TOUT lire de l'oeuvre de Henry James, qui est d'une telle finesse psychologique (l'évolution des psychés y est suivie comme dans un "Journal intime")... et puis... à cause de son style fluide : c'est la PERFECTION... Du coup, la lecture de ses (gros) romans et (nombreuses) nouvelles est simplement captivante... <br /> <br /> On est évidemment à dix mille lieues de la philosophie de comptoir de gens tels ce Houellebecq-prétentiard-qui-se-la-joue... (d'autant que ses pensums sont propulsés par une belle constellation de flagorneurs... )<br /> <br /> Henry James faisait VIVRE des personnages auxquels on s'attache encore aujourd'hui... Voilà un écrivain ambitieux et modeste qui se souciait peu (comme tant d'écrivants contemporains si vains) de se mettre en orbite autour de son ego... c'était il y a 130 ou 140 ans...<br /> <br /> La mystérieuse Daisy Miller et le pauvre Lord Winterbourne sont vraiment des figures attachantes : pour moi, ils existent réellement dans ma mémoire... <br /> <br /> Une existence mille fois plus réelle, en fait, que celle des pitres (habituels) venant se montrer sur les plateaux télés lors de la soi-disant "rentrée" (para-)littéraire franchouillarde, la plus agressive (et habituelle)qui soit...<br /> <br /> Quand je pense que certains peuvent lire du Virginie Despentes sans bailler d'ennui au bout de la quatrième ligne - c'est-à-dire dès la troisième vulgarité (provoc' !!!! Normâââl...) bien-bien grasse...<br /> <br /> Vive le style, vive la Littérature et à bas le reste...<br /> <br /> Amitiés à toi et à tes Amis... et bravo, Maggie, pour ce beau papier sur un de mes auteurs préférés...<br /> <br /> Et je t'invite sur http://www.fleuvlitterature.canalblog.com/ dans le monde animiste merveilleux du grand... Dino Buzzati !!!
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C
Il faut absolument que je lise cette nouvelle !<br /> J'aime beaucoup Henri James, et ce que j'ai lu sur Daisy Miller m'allèche.
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M
@ Lilly : j'ai été touché par l'histoire de Daisy Miller et j'aime beaucoup le style de james. Lequel as-tu abandonné ? Il faut vraiment que je penche sur ses romans..; je verrai bien si j'aime autant que ses nouvelles mais déjà ses thèmes m'attirent globalement.<br /> <br /> @ Alicia : Le tour d'écrou est vraiment un chef-doeuvre du fantastique... J'avais vraiment été frappé par cette histoire. Lis Daisy Miller qui te donneras une idée du style et des thèmes de James...
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