Le cadavre du métropolitain de Lee Jackson : ISSN 2607-0006
Lee Jackson nous plonge dans le Londres victorien de la fin du XIXeme siècle : l'ère victorienne a de beaux jours devant elle et sert de cadre à cette première enquête de l'inspecteur Decimus Webb. On quitte les quartiers huppés des enquêtes d'Anne Perry, pour être jeté dans la corruption et les moeurs dissolues de Clark Market et dans l'effervescence de la révolution industrielle. Le métropolitain vient de faire son apparition et c'est dans un de ses wagons de deuxième classe qu'une jeune fille est retrouvée morte. Un témoin, Henry Cotton, s'est enfui en laissant tomber un carnet. Parallèlement à ce meurtre, on découvre la vie sordide des femmes repenties du foyer de Miss Philomena Sparrow.... Heureusement, l'impassible inspecteur Webb veille sur les Londoniens...
L'auteur nous promène agréablement entre les flaques de boues, les quartiers mal famés, pluvieux, venteux, qui dissimulent derrière son brouillard de sordides personnages,- car que serait Londres sans son fog ? - et nous décrit la faune de Londres : bonimenteurs, crieurs de journaux, femmes aux vies dissolues... Lecteurs, vous froncez les sourcils, car où tout ceci va-t-il nous mener ? Il y a une enquête n'est-ce pas à mener et un assassin à découvrir. Cependant les courts chapitres fragmentent trop l'histoire qui se met très lentement en place, multipliant les parcours de différents personnages. Dommage aussi, le personnage de l'enquêteur est assez peu présent, et ne présente aucune caractéristique originale. L'écriture est aussi très banale, quoique sous des allures de récit du quotidien des personnages, la trame peut paraître assez romanesque... Cependant l'auteur s'entend à créer un suspense qui va crescendo et vers une fin insoupçonnable et pas des plus gaies. Le personnage le plus intéressant serait ce Henry Cotton, sorte de journaliste assez dickensien dans son projet d'écrire sur les bas-fonds de Londres car finalement l'intérêt de ce roman policier réside dans cette description du Londres des années 1850.
Jackson, Le cadavre du metropolitain, 10/18 grand détective, 286 p.
L'avis de Lou et celui de Lilly...