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1001 classiques
8 novembre 2009

La bête humaine de Zola : ISSN 2607-0006

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Zola (une exposition virtuelle sur la BNF lui est consacré ici) désirait avec ce roman, appartenant au cycle des Rougon-Macquart, écrire un grand roman du crime et ferroviaire. En effet, dans ce roman, "la bête humaine" est une métaphore du train, qui symbolise la marche forcenée du progrès et que Zola personnifie. Mais "la bête humaine", ce sont aussi les Misard : un mari tente d'empoisonner sa femme pour lui prendre de l'argent, qu'elle a caché. C'est aussi Jaques Lantier, fils de Gervaise, dont la lourde hérédité le pousse à tuer toutes les femmes qu'il rencontre. Il y a aussi Séverine et son mari, les Roubaud, qui tuent Grandmorin, le mari étant jaloux de ce protecteur, qui aurait abusé de sa femme avant le mariage... Les destins de ces personnages vont se croiser autour de la ligne du Havre/ Paris où les êtres sont entraînés au rythme de la machine.

Avec sa verve épique, de nouveau, Zola illustre avec ses personnages, sa théorie de l'hérédité. Il dépeint avec fidélité le milieu ferroviaire ainsi que ces personnages, qui ne sont pas maîtres de leurs pulsions. Proche de l'intrigue de Thérèse Raquin, ce roman peint - avec des hyperboles et à grand renfort de descriptions - une intrigue policière, une histoire d'adultère mais qui a pour fond de toile, l'Histoire : de nombreuses fois, sont évoqués les troubles politiques liés au Second Empire. Si l'écriture naturaliste est bien présente, de part ses thèmes et le vocabulaire technique, les symboles n'en sont pas absents. Un chef-d'oeuvre !

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4 novembre 2009

Musique pour caméléons de Truman Capote

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Ce recueil de "roman non roman", c'est-à-dire des retranscriptions de conversations réelles et d'anecdotes vécues par l'auteur, contient des textes variés et assez inégaux dans leur qualité. Il se compose de 3 parties intitulées :
I . Musique pour caméléons
II. Cercueil sur mesure (que j'ai déjà chroniqué ici)
III. Portrait-Conversations

L'auteur définit lui-même ce nouveau genre qu'il a inventé, dans une préface tout à fait instructive sur la vie de l'auteur puisqu'il y détaille l'évolution de son écriture (qui révèle son côté narcissique) : " Ce que j'écrivis de plus intéressant durant cette période, ce furent précisément les simples observations quotidiennes enregistrées dans mon journal. Description d'un voisin. Longues transcriptions de conversations écoutées. commérages locaux. Une forme de reportage, un style du "vu" et l"entendu" qui devait plus tard sérieusement m'influencer [...]".

"Intéressant" n'est pas totalement vrai pour l'ensemble des "récits" présents dans ce recueil : si l'écriture de T. capote est captivante, les textes tournent souvent court et on reste sur notre faim par manque justement de fin... L'absence d'intrigue est à déplorer, mais la vie n'est pas un roman, et en revanche, les dialogues sont toujours enlevés, ciselés, les remarques de Truman Capote piquantes. Truman Capote possède un art de la conversation et une finesse d'observation que j'admire beaucoup.
NB : J'ai particulièrement aimé "bonjour l'inconnu"...

1 novembre 2009

Cercueils sur mesure de Truman Capote : ISSN 2607-0006

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Jake Pepper mène une enquête terriblement difficile, qui tourne à l'obsession, car le meurtrier d'une série de crimes semble intouchable et au dessus de tout soupçon. Cette série de meurtres est particulièrement mystérieuse et sinistre. Chaque victime, avant de mourir, avait reçu un petit cercueil dans laquelle se trouvait leur photographie.

Dans ce court "roman", Truman Capote emmène le lecteur dans un univers sombre mais très réaliste, inspiré de vrais meurtres comme l'indique le sous-titre " récit véridique non romancé d'un crime américain" et la présence de Truman Capote à l'intérieur du récit. Il se met d'ailleurs en scène avec beaucoup d'humour et fait surtout preuve d'une grande finesse d'observation et d'une virtuosité de style. Cet auteur détaille ses relations avec l'inspecteur J. Pepper de manière ambiguë : dans ses relations humaines, il semble toujours partagé entre l'amitié, l'intérêt (écrire un livre) et la curiosité... Capote est un homme "trouble" et "troublant" pour tous ceux qui l'approchent, notamment grâce à sa conversation.

De plus, l'écriture quasi journalistique, mais non exempt, de temps à autres, de notes plus poétiques, tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière ligne... Surprenant, dans un récit objectif, parfois l'auteur pose un regard rêveur sur un élément de la nature ou d'une personne.

Ce récit est enthousiasmant même si la fin se délite et perd consistance... On ressent aussi une déception car le mystère reste entier parce que la vie ne se conforme pas aux lois du genre policier. J'ai hâte de lire de Sang froid.

Autres oeuvres de l'auteur : Musique pour caméléons

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