Le manoir des immortelles, de Thierry Jonquet
Salarnier découvre un cadavre dont la tête aurait été tranchée par une faux. Deux autres cadavres auraient, les mois précédents, subi le même sort. Pour quelles raisons ? Qui, en plein Paris, pourrait agir ainsi comme un dément ? Un homme, en guet, devant un immeuble, appelle les habitants dudit immeuble par des numéros, pourquoi ?
Le suspense dans ce roman policier est quasi insoutenable car le lecteur en sait autant, voire moins que les personnages. Jonquet reprend le même procédé que dans la Bête et la Belle et suit successivement les pas des personnages, ceux du meurtrier et ceux du commissaire. Plongé "in medias res", l'action a déjà commencé lorsque le lecteur s'empare du roman. On ne sait presque rien d'ailleurs des personnages et seul le personnage du commissaire Salernier, homme souffrant mais pudique, est plus développé et attire notre sympathie.
Roman extrêmement noir, le récit se tisse autour du thème de la mort : un meurtrier qui prend le nom d'Hadès, une femme mourante d'un cancer, un homme obsédé par l'immortalité, des allusions aux allégories de la mort de Durer à Holbein... Elle est omniprésente. Surtout la fin est terriblement inattendue, comme si dans ce roman, la logique de la noirceur voudrait qu'il n'existât pas d'issue... Ce roman policier est habilement construit et vraiment palpitant.