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16 août 2009

Tartuffe adapté en BD par Duval et Samzim : ISSN 2607-0006

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En octobre dernier, lors du salon de la BD à Dieppe, j'ai eu l'occasion de rencontrer Fred Duval, le sympathique auteur des Travis et des Carmen. J'ai été agréablement surprise en découvrant sa dernière oeuvre, Le Tartuffe de Molière ( biographie sur le site Larousse), que je me suis empressée d'acheter. Est-il encore nécessaire de rappeler l'intrigue ? Orgon, un bourgeois est tombé sous l'emprise de Tartuffe, un homme dont il admire les vertus. En fait, celui-ci n'est qu'un hypocrite, un faux-dévôt, qui n'est intéressé que par la fortune d'Orgon. Malgré l'hostilité de toute sa famille, Orgon décide de marier sa fille Mariane avec Tartuffe alors que celle-ci aime un autre homme, Valère...

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 Ce premier opus, qui adapte les 2 premiers actes de la pièce, est vraiment enthousiasmant. Etant une grande admiratrice de Molière, j'ai particulièrement apprécié de retrouver le texte intégral aussi bien illustré. En effet, je suis tombée sous le charme des dessins de Samzim, hautes en couleur, qui illustrent assez bien le ton de cette comédie entre sujet grave et comique. Dans les premiers actes, on assiste à la mise en place de l'intrigue et à la présentation des personnages. Un grand absent : Tartuffe n'est pas encore sur scène, mais on sent toute sa puissance dans l'omniprésence de son nom et de ses portraits dans les répliques des protagonistes. Qui est Tartuffe ? Est-il réellement un hypocrite ? Feint-il la dévotion ?

On ne peut que louer cette adaptation en bande dessinée d'un des chefs-d'oeuvre de Molière. En choisissant ce support, l'auteur et le dessinateur toucheront certainement un public rebuté par l'aspect un peu austère des pièces du dramaturge français. Les couleurs des images sont vives et l'enchaînement des cases rendent bien la dynamique de la pièce. Il me tarde de découvrir les images qui illustreront des actes suivants...

Le Tartuffe, Duval et Samzim, Delcourt, 56 p.

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16 août 2009

Histoires extraordinaires d'Edgar Poe, adapté par Thouard et Seiter : ISSN 2607-0006

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"Le scarabée d'or" est une des nouvelles des histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe, brillamment adapté en images par Thouard et Seiter. La trame est celle d'une énigme : en Caroline du Sud, Edgar Legrand, qui a connu un revers de fortune,  vit sur une île avec Jupiter un esclave affranchi. Un jour, le lieutenant Garth et Legrand, en se promenant, trouvent un parchemin qui va révéler des indices qui mènent au trésor d'un pirate, the Kidd. Il est accompagné dans ses recherches par Wilson William, un ami de jeu.

L'histoire connue du "Scarabée d'or" est ici très bien adaptée dans cette bande dessinée, qui allie fidélité et originalité par rapport au texte d'origine. Thouard ajoute une touche fantastique et plutôt inquiétante à l'histoire à travers l'emploi de couleurs sombres, ocre et verdâtre.

Quand au scénario, Seiter est resté plutôt fidèle au texte d'Edgar Poe, reprenant dans des cartouches, des extraits de la nouvelle. Cependant, il a ajouté une aventure qui encadre la nouvelle, une histoire de vengeance suite à un jeu de cartes, ce qui permet de présager d'autres aventures de nos deux héros. Cette libre adaptation de la célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe est réussie et captivante.   

   Le scarabée d'or, Thouard et Seiter,  Casterman, 48p.                  

15 août 2009

L'appareil photo de Jean-Philippe Toussaint : ISSN 2607-0006

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" C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux événements qui, pris séparément, ne présentaient guère d'intérêt, et qui considérés ensemble, n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux. Je venais en effet de prendre la décision d'apprendre à conduire, et j'avais à peine commencé de m'habituer à cette idée qu'une nouvelle me parvint par courrier : un ami perdu de vue, dans une lettre tapée à la machine, une assez vieille machine, me faisait part de son mariage. Or s'il y a une chose dont j'ai horreur, personnellement, c'est bien les amis perdus de vue".

Dès l'incipit, le ton est donné : quotidien et banalité. Un homme, dont on ignore l'identité jusqu'à la fin du roman, décide de passer son code. Il noue une relation avec la jeune femme languide qui s'occupe de l'auto-école. Un retour en arrière, permet au narrateur de raconter ses premières heures de conduite prises quelques années plut tôt...

 Paradoxalement, ce roman raconté à la première personne ne révèle rien sur le  narrateur : on ne connaît ni son âge, ni son métier, ni son physique. Les autres personnages n'ont d'ailleurs aucune épaisseur psychologique. Le narrateur évoque de nombreux moments de réflexions mais celles-ci ne sont pas révélées car il s'attache à décrire les infinis riens qui composent la vie quotidienne. De longues descriptions de détails insignifiants et futiles se succèdent. Même la rupture chronologique, n'interrompt pas cette longue et minutieuse description des journées du narrateur. Mais ce qui semble être une simple accumulation de l'anodin et du dérisoire aboutit, au fil des pages, sur une réflexion plus grave : la difficulté d'être. J'ai trouvé ce roman – que l'auteur qualifie « d'infinitésimaliste » - plutôt déconcertant...

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