Les âmes grises d'Yves Angelo : ISSN 2607-0006
En 1917, près du front, la fille d'un aubergiste est retrouvée morte près du château du procureur Destinat. Qui est le meurtrier ? Deux déserteurs vont être accusés, sans avoir été vraiment jugés. Le juge Mierk ne recherche pas la vérité mais des coupables. En revanche, un policier continue l'enquête, peu satisfait de ce procès inique. Quelques temps avant, une jeune institutrice, Lysia, est retrouvée morte, probablement un suicide, dans le château du procureur où elle résidait. Des morts, il y en a beaucoup. Il y a aussi ceux de la première Guerre Mondiale, guerre jamais montrée mais qui sert d'arrière-fond à cette tragédie...
Malgré une très belle distribution, le film n'est pas captivant. Les scènes sont décousues et manquent de rythme. L'intrigue policière est décevante, le mystère reste opaque et le spectateur est perdu dans cette longue et lente enquête. Surtout, l'émotion est absente de ce film austère. Dommage, le livre est très bien écrit : voici un extrait du roman :
"Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s'étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu'ils soufflaient l'air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, les oies balourdes traçaient des cercles. Elle semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s'effilocher. On n'entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé.
"c'est peut-être enfin la paix... hasarda Grosspeil.
- La paix mon os" lui lança son collègue qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette."
Les âmes grises, Yves angelo, J. Villeret, J. P. Marielle, M. Hand, P. Podalydes, 1h43, 2005